Les collectivités locales sont séduites par l’opportunité de donner une nouvelle dimension au développement de leur territoire grâce au crowdfunding.
Désormais, elles initient ou s’associent à un engagement citoyen sur des projets territoriaux. Ainsi, les expériences territoriales fleurissent partout. En 2012, Rennes Métropole lance la Novosphère, un réseau social destiné à financer l’innovation. Le label « Rennes, la Novosphère » est attribué aux projets sélectionnés et met à leur disposition des outils qui doivent augmenter leur visibilité, du soutien rédactionnel à l’achat d’espaces publicitaires dans la presse. Rennes espère ainsi assurer le rayonnement de sa politique de soutien à l’innovation.
Autre exemple : au printemps 2012, la Biennale Internationale d’Architecture de Rotterdam, supportée par la Ville, décide de faire appel au crowdfunding pour financer la réalisation d’un pont piétonnier. Chaque participant – entreprise ou particulier – a la possibilité de préacheter une pièce sur laquelle son nom sera inscrit. Un site dédié est même créé pour l’occasion.
Fin 2012, pour la première fois au Royaume Uni une autorité locale, le comté de Lancashire, décide d’utiliser le crowdfunding pour contribuer au développement de son économie locale en partenariat avec la plateforme de prêt Funding Circle. Les citoyens gallois ont alors la possibilité de prêter de petites sommes d’argent à des entreprises, financées par ailleurs par une enveloppe de 100 000 £ (140 000€) qui sera distribuée à hauteur de 20 % maximum de chaque campagne de collecte de fonds, tandis que les prêteurs s’engagent à hauteur de 80%.
Les projets (co)finançables par le crowdfunding émergent donc au niveau local, sur de petits territoires, voire au niveau des mairies. L’enjeu est triple pour les collectivités : d’abord elles font émerger ou pérennisent une activité locale qui peine souvent à trouver des financements ; ensuite elles renforcent le lien entre le citoyen, l’usager et le projet ; enfin, la démarche étant novatrice, les collectivités y gagnent en image, en dynamisme et en lien social avec les habitants du territoire.
De la rénovation d’une école à la création d’entreprise en passant par l’ouverture d’une crèche ou d’une bibliothèque, l’enjeu est bien le cœur de vie du territoire.
De plus, depuis la nouvelle législation d’octobre 2014 adaptée aux différents acteurs du financement participatif, le circuit a été à la fois libéré des contraintes qui l’entravaient jusqu’alors en France, et sécurisé pour les porteurs de projets et les donateurs.
Que la commune soit urbaine ou rurale, de plus ou moins 10 000 habitants, le recours au financement participatif constitue désormais, pour une collectivité locale, un atout à ne pas négliger !
Christine Duval & Cécilia Adam / agence CAP! | photo SL Wong